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Une nouvelle façon de publier la recherche ?

Les deux modèles économiques (traditionnel et open access) co-existent depuis de nombreuses années et cela a engendré des couts supplémentaires aux organisations de recherche.

La question de savoir quand et comment basculer complètement vers une libre diffusion du savoir devient de plus en plus prégnante.

Dr Falk Reckling de FWF, l’agence de financement de la recherche en Autriche, dans cette présentation au Forum Austria Innovativ « Good practice in academic knowledge and technology transfer », explique que cette transition arrivera avec l’arrivée aux postes de responsabilité de la nouvelle génération de chercheurs.

Open Access will succeed sooner or later but at the latest when the generation of the digital natives come to power in research.
This generation does not only have new technical skills but different approaches to reading and sharing information.
That will change the modes of scholarly communication significantly.
Dr Falk Reckling relie l’avènement de l’open access avec les pratiques de lecture et de diffusion du savoir des ces « digital natives ».
Pour finir la lecture de cette intéressante présentation, un rapport de force est inéluctable entre les agences de financement, les organisations et les éditeurs commerciaux. La transition passera aussi par un regroupement au niveau international des agences et organisations de la recherche ainsi qu’une plus grande (et nécessaire) concurrence dans le secteur de l’édition.

Il s’agit d’une analyse des transformations en cours des grands éditeurs commerciaux qui ont maintenant tous défini des stratégies de basculement de leurs modèles économiques dans le Gold Open Access : annonces répétées en faveur de Gold Open Access payant via des Article Processing Charge (APC), Regroupement des principaux éditeurs, rachat d’éditeurs de revue Open Access Gold et création de mégarevues type Plos One. Ainsi Wiley lance une méga-revue disciplinaire Wiley Advanced Science.  Les revenus des éditeurs à partir des abonnements aux revues vont devenir négligeables d’ici 10 ans et les éditeurs auront du mal à justifier les marges opérationnelles de 35 % de cet ancien modèle dans le modèle Gold Open Access. « Le Gold OA payant est intrinsèquement porteur d’une exigence de transparence sur la structure des coûts de l’édition scientifique ». Se pose alors la question de la stratégie des éditeurs autour de la conservation de services fermés comme Scopus ou Web of Science et sur les revues qui seront en accès libre, de l’analyse des parcours documentaires , des populations de chercheurs, à l’image du profilage des usagers dans l’économie numérique.

source : DIST info 8/février 2015 – CNRS . Les éditeurs scientifiques «for profit» accélèrent leur conversion à l’Open Access Gold : quelles visées stratégiques sous-jacentes ? http://www.cnrs.fr/dist/z-outils/documents/Distinfo2/Distinf8.pdf/

Les DOI components

août 4th, 2014 | Posted by Fanny Dedet in Innovation | Norme | Revues - (0 Comments)

Très intéressant post sur les DOI components de Martin Fenner sur son blog : http://blog.martinfenner.org/2014/08/02/fragment-identifiers-and-dois

De quoi s’agit-il ? Il ne s’agit pas d’accéder à plus d’information mais mieux accéder à l’information.

Tout a commencé avec IMRAD qui est un format permettant de distinguer à l’intérieur d’un article aux éléments structurants d’un article scientifique :Introduction, Methods, Results and Discussion. Il offre ainsi au lecteur la facilité de naviguer entre les différents chapitres :

The IMRAD structure has proved successful because it facilitates literature review, allowing readers to navigate articles more quickly to locate material relevant to their purpose
Source: Burrough-Boenisch, J (1999). International Reading Strategies for IMRD Articles. doi:10.1177/0741088399016003002

Et l’envie d’aller plus loin : accéder et naviguer directement parmi les figures et les tables d’un article. Comme le dit Martin dans un ancien post de 2011, Crossref fournit déjà des DOI components. PloS les utilise.

Exemple : pour un article ayant pour doi:10.1371/journal.pone.0006022, la figure n°2 aura pour doi:10.1371/journal.pone.0006022.g002

Comme l’intérêt est là, le nombre de DOI components se cesse de s’accroitre :

doi-components-rising

 

Parmi les licences dites ouvertes, on trouve les licences creative commons. L’intérêt de ces licences est qu’elles permettent d’intégrer facilement des critères limitants ou des conditions :

  • CC-BY est la licence de base par laquelle la réutilisation n’est pas limitée, seule la nécessité de citer la paternité de l’œuvre est demandée.
  • CC-BY-ND  autorise toute utilisation de l’œuvre originale (y compris à des fins commerciales), mais n’autorise pas la création d’œuvres dérivées.
  • CC-BY-NC-ND autorise l’utilisation de l’œuvre originale à des fins non commerciales, mais n’autorise pas la création d’œuvres dérivés. Les utilisations commerciales peuvent être permises mais avec un accord spécifique donné par le titulaire des droits. C’est la licence appliquée par défaut à tous les documents déposés dans ProdInra qui n’auraient pas déjà de licence de réutilisation.
  • CC-BY-NC permet l’exploitation de l’œuvre, ainsi que la création d’œuvres dérivées, à condition qu’il ne s’agisse pas d’une utilisation commerciale (les utilisations commerciales peuvent être permises mais avec un accord spécifique donné par le titulaire des droits).
  • CC-BY-NC-SA autorise l’exploitation de l’œuvre originale à des fins non commerciales, ainsi que la création d’œuvres dérivées, à condition qu’elles soient distribuées sous une licence identique à celle qui régit l’œuvre originale.
  • CC-BY-SA permet toute utilisation de l’œuvre originale (y compris à des fins commerciales) ainsi que la création d’œuvres dérivées, à condition qu’elles soient distribuées sous une licence identique à celle qui régit l’œuvre originale.
  • CC-0 est une nouvelle licence qui a fait son apparition par laquelle toute réutilisation est permise et sans nécessité de citer la source ou la paternité de l’œuvre. Cette licence ne s’inscrit pas dans la propriété intellectuelle inscrite dans la loi française puisque celle ci définit un droit moral inaltérable, non transférable et inaliénable.

Le DOAJ (Directory of Open Access Journals) référence les revues en open access. Une étude a été faite sur les licences de réutilisation de chacune des revues

On remarque que seuls 38 % des revues proposent une licence de type Creative Commons

Total Number of Journals 9 804
Number of Journals using any CC-License 3 722
Percentage of Journals using any CC-License 37,96%

Déclinaison du nombre de revues par licence CC :

Number of Journals using this license Percentage among all Journals using any CC-License Percentage among all Journals
CC-BY 1 964 52,77% 20,03%
CC-BY-SA 52 1,40% 0,53%
CC-BY-NC-ND 737 19,80% 7,52%
CC-BY-NC 665 17,87% 6,78%
CC-BY-NC-SA 260 6,99% 2,65%
CC-BY-ND 44 1,18% 0,45%

La licence CC-BY est largement plébiscitée par les éditeurs de revues en open access. Du coté des auteurs, le billet Quelle licence pour la production scientifique ? rappelle les résultats de l’enquête menée par Taylor & Francis and Routledge auprès de leurs auteurs.

Du coté de ProdInra, un nouveau champ sera disponible au printemps 2014 permettant au scientifique qui dépose sa pièce jointe de préciser la licence souhaitée. Cette licence sera ensuite tamponnée sur tous les documents (qui ne sont pas une version éditeur) afin de mieux informer les utilisateurs des conditions de réutilisation. Il sera alors intéressant d’étudier les choix de nos chercheurs et ingénieurs (Inra) sur ces questions.

Elsevier lance une  revue (sic) vidéo. Le domaine couvert relève de la médecine et le responsable scientifique, dans sa vidéo d’introduction, explique qu’il y a un réel besoin de visualiser des cas réels et qu’il est plus facile d’expliquer ce sujet par une vidéo que par un document écrit.

Ce même argument pourrait s’appliquer à l’agriculture et à toutes les recherches finalisées ; est ce pour autant le début d’une longue série de nouveaux journaux innovants ?
Avec deux numéros par an, Elsevier ne prend pas trop de risque pour commencer, car il ne me semble pas dans l’habitude des chercheurs de produire des vidéos. En tout cas, Elsevier, qui était critiqué par son manque d’innovation marque un grand coup… sans que cette nouvelle ne fasse vraiment le buzz sur Twitter…

Une autre revue vidéo existe : JOVE mais l’approche est différente. Les auteurs soumettent un manuscrit papier et c’est l’éditeur qui crée la vidéo.

You submit a manuscript, JoVE will film and produce your video

Au fait, comment calcule t-on le facteur d’impact d’une revue vidéo ? car c’est finalement le FI qui tient les chercheurs, pas le medium de diffusion.