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L’Inra est un institut de recherche finalisé qui ne peut pas seulement être évalué sur les seuls critères « académiques » .  Si c’était le cas, nos chercheurs ne feraient plus de transfert vers la société civile et l’enseignement, tourneraient le dos à l’expertise pour rechercher des publications dans les revues prestigieuses. Nos unités expérimentales seraient ne seraient considérés que comme des prestataires de service pour les unités de recherche. Non, l’Inra doit valoriser ses productions scientifiques dans leur diversité.

ProdInra, qui recense les productions des chercheurs et ingénieurs : articles, ouvrages, communications, thèses, cours, etc. a vocation à étendre son périmètre :

  • 1) aux résultats de l’expérimentation -> ils peuvent prendre plusieurs formes : tableau xls, script, séquences…
    Il s’agit de ce qu’on appelle les données de la recherche ou datasets. Ces produits sont difficiles à capter et à décrire. Ils peuvent être signalés dans ProdInra ou dans une base scientifique dédiée. Le conseil scientifique de l’Inra s’est saisi de cette question. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet dans ce blog.
  • 2) aux produits dits immatériels car non écrits  -> ils montrent l’implication du chercheur dans sa communauté, dans le transfert vers l’enseignement ou la société civile mais également mesurent la reconnaissance par ses pairs. Ils s’agit des activités de responsable scientifique dans une revue internationale, d’expert nommé dans une agence, de reviewer, de responsable de formation, etc.).

Il est toujours appréciable d’avoir des soutiens institutionnels en faveur de l’open access. Après la commission européenne, voici le comité d’éthique du CNRS dont nous livrons ici des éléments de la synthèse.

Plusieurs commentaires préalables :

  • A l’Inra, le dépôt et le signalement des productions se fait dans ProdInra.
  • Le COMETS note que le modèle de publication « gold » peut fragiliser les petits éditeurs face aux puissants. Il n’y a pas de corrélation entre la taille des éditeurs et le modèle de publication.
    Un exemple réussi de modèle alternatif pour un « petit éditeur » français en SHS : http://www.openedition.org

Avis du Comité d’éthique au CNRS (COMETS) sur le libre accès aux publications scientifiques (« open access ») du 29 juin 2012. http://www.cnrs.fr/fr/organisme/ethique/comets/docs/avis-OA-120629.pdf

Voir aussi l’interview de Michèle Leduc , présidente du Comité d’éthique du CNRS (COMETS)
http://intranet.cnrs.fr/intranet/actus/comets-20120706.htm.

Concernant les archives ouvertes, le rapport préconise  le dépôt des publications et des thèses sur  HAL et  la création d’un comité éditorial scientifique à la tête de HAL. Ce comité orienterait et suivrait les dépôts.

Cependant le dépôt est trop inégal selon les disciplines : les chercheurs ne connaissent pratiquement pas Sherpa/Roméo, le site qui recense les droits dépôts et les conditions (période d’embargo) par les éditeurs.

Pour le COMETS, le dépôt immédiatement après publication , sans embargo, couplé avec l’obligation de dépôt, pourrait entraîner des difficultés financières chez les éditeurs.

Mais le modèle Open Access Gold (où les auteurs payent pour publier) qui représente aujourd’hui 20% des journaux scientifiques présente aussi des dangers,  comme des comités éditoriaux moins exigeants pour augmenter la rentabilité d’une revue ou à une domination des éditeurs les plus puissants . Voir  la  recommandation 3 du document :

Il est indispensable que le CNRS revoie sa politique de soutien aux revues en préservant la diversité des éditeurs. Les maisons d’édition de taille modeste, appartenant pour la plupart
aux sociétés savantes ou aux universités, doivent être soutenues dans le contexte actuel de l’évolution vers l’ « open access gold » qui risque de les fragiliser face aux éditeurs puissants

L’un des recommandations concerne les droits de propriété intellectuelle :

La direction du CNRS devrait informer et conseiller les chercheurs sur le régime de la propriété intellectuelle qui les concerne et les décourager de renoncer à leurs droits lors de la soumission de leur article, comme c’est souvent le cas…

Le COMETS souhaite  » une réflexion approfondie sur l’importance des enjeux autour du libre accès aux publications scientifiques » en impliquant tous les acteurs afin « d’offrir aux chercheurs les meilleures conditions – intellectuelles et économiques – de diffusion de leurs travaux scientifiques. »

A peine ProdInra 2 déployé que je pense rêve déjà à une évolution majeure de ProdInra : le linked data.

Notre partenaire historique, la FAO, qui gère la base de signalement Agris vient d’annoncer la bascule vers OpenAgris

« The Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) has recently transformed its bibliographic repository, AGRIS, into an RDF concept-based repository. This conversion process permits the automatic interlinking of AGRIS data to other existing datasets using vocabulary alignments and thus provides more complete information on specific agricultural topics, expanding AGRIS’ intrinsic knowledge. »
Source: http://aims.fao.org/news/openagris-presented-or2012Logo OpenAgris

Pour en savoir plus sur le linked data: www.lespetitescases.net/retour-sur-le-web-de-donnees